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Le Blog de Maxime
30 novembre 2007

Quand ça ne va pas, ça ne va pa

Selon un récent sondage de l’Insee, le « moral des français » serait en chute libre. A l’instar de la côte de popularité du président de notre « présipauté monarchique », le moral des ménages aurait chuté de cinq points d’octobre à novembre. La situation financière, les grèves, l’incapacité du gouvernement à gérer la crise, le retour des émeutes en banlieue ou encore les inquiétudes pour l’avenir semblent être les raisons de ce camouflet.

Mais comment construit-on cet indicateur calculant le « moral des français » ? Est-ce le travail propre d’un enquêteur que d’interroger aléatoirement au téléphone des familles sur ce sujet ? Risquez vous un jour de vous retrouver nez à nez en pleine rue avec un bonhomme muni d’un formulaire et d’un stylo et qui vous demanderait, à la façon d’un lascar de village,  « Alors, le moral, bien ou bien ? »

Non, vous vous doutez bien que ce qu’on appel « le moral des français » correspond tout bêtement à une banale enquête de satisfaction des actions menées par le gouvernement auprès de panels de français jugés représentatifs. L’enquêteur doit probablement poser des questions très précises à l’interviewé sur des sujets récurrents tels que le chômage, l’inflation ou l’insécurité. Des questions chaque mois similaires qui permettent de rapprocher les résultats sur une période.

Alors lorsqu’on nous dit que « le moral des français a chuté entre octobre et novembre », comment ne pas comprendre « l’image que les médias ont donnés aux français de leur situation économique ce mois-ci est plus pessimiste que le mois dernier ». La causalité entre moral et communication dans les médias est ici indiscutable.

Finalement, à quoi sert cet indicateur s’il n’est que le simple reflet du climat du journal télévisé de 20h ? Il sert peut être à indiquer à Jean-Pierre Pernault qu’il a fait ce mois ci trop d’information au détriment de ses traditionnels reportages sur la France profonde, cette France d’antan qu’on aime adorer et qui regonfle tant le moral car…c’était mieux avant.

Il sert peut être aussi à comprendre que le gouvernement n’a fait ce mois ci que de criminaliser des franges de la société au détriment d’autres. Les grévistes contre les non grévistes, les bons français qui travaillent (et qui se lèvent tôt en plus) contre les méchants fonctionnaires minoritaires qui bloquent tout le trafic, les étudiants extrême gauchistes contre les bons étudiants qui ont soif d’apprendre, les chômeurs contre les travailleurs ou encore récemment les jeunes racailles de banlieue contre les policiers incritiquables qui font leur métier.

Peut être que cet indicateur révèle aussi que la France est sur la voix dangereuse d’une scission entre anti et pros-Sarkozy et que la fracture sociale n’a jamais été aussi grande et aussi proche de la rupture.

Peut être enfin que la criminalisation médiatique, que les fonctionnaires subissent en ce moment, exaspère les français qui constatent que toutes ces réformes ne touchent pas aux élus, aux stocks options, aux parachutes dorés des grands dirigeants ou aux 172% d’augmentation de salaire arbitraire et unilatérale du président qui justifie vouloir s’aligner « par le haut », alors que les ouvriers doivent s’aligner « par le bas ». Peut être que les français ne sont pas si cons que cela et qu’ils se rendent bien compte que le gouvernement agite un ruban d’une main pendant qu’il tente de les enc@! »#^ ! de l’autre.

Alors oui, pour toutes ces raisons, les français peuvent légitimement avoir le moral dans les chaussettes, au moins pendant 5 ans…

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