La France du foot outrée par l’arbitrage
Honteux ! Scandaleux ! Les insultes pleuvent ces derniers jours lorsqu’il s’agit de qualifier l’arbitrage français. Les hommes en noir sont fustigés pour des décisions que la France du football conteste unanimement. Mais qu’est ce qui aurait bien pu provoquer ce taulé général en si peu de temps ? Pourquoi une prise de conscience subite d’un arbitrage qui ne brille plus par sa clairvoyance depuis quelques années maintenant ?
Avant-hier, un certain Monsieur Coué a osé s’en prendre à un monument du football français : L’Olympique de Marseille. Le traitement, dont a fait les frais le club phocéen contre le Stade Rennais (3-1) par plusieurs décisions défavorables, émeut les français et pousse nos médias à vouloir une réforme générale.
Au lendemain de ce « scandale », les médias étaient unanimes. On ne comptait plus les unes, articles, sondages et autres allocutions radiophoniques sur cette affaire Rennes-OM, matérialisée par un but du rennais Pagis, signalé hors jeu de 20 centimètres, mais surtout par le non carton rouge de ce dernier suite à un tacle appuyé sur la nouvelle recrue marseillaise Juan Angel Krupoviesa. Un argentin décrit comme un broyeur de tibias qui ne tardera pas à se faire justice lui-même et a écoper cette fois-ci de la « sanction administrative de couleur rouge » (© Gilles Veissière). Le même Pagis, autrefois affectueusement nommé « Pagistral » et acclamé du coté du Stade Vélodrome, est aujourd’hui largement décrié par ce même peuple.
Alors s’en est trop. Le supporter olympien est formel. Son club est victime d’un arbitrage défavorable qui lui a valu la perte du match (un moyen finalement naturel de se cacher la réalité d’une équipe olympienne dominée par un Stade Rennais relancé à l’image de Sylvain Wiltord). Les médias s’engouffrent dans la brèche et proposent une refonte générale du système d’arbitrage français.
Une telle couverture médiatique envers un arbitrage français qui souffre assurément d’une crise aigue profonde est, je pense, une bonne initiative pour espérer obtenir une quelconque prise de décision des instances. L’Equipe titrait mardi « S.O.S. arbitres » car « Le match Rennes-OM a mis en évidences les lacunes de l’arbitrage français » et propose donc neuf mesures pour reformer le système. Mais la question que je me pose moi est :
Pourquoi attendre que l’OM soit victime d’une série d’erreurs pour amorcer une quelconque volonté de refonte. Ou étaient ces même médias si dénonciateurs la saison dernière lorsque le PSG était victime d’un véritable plan de déstabilisation orchestré par des innovations arbitrales douteuses (nouvelle loi anti-tirage de maillots spécialement conçue pour Mario Yepes) ? Probablement étaient-ils trop occupés à décrypter ce qu’ils appelaient le « naufrage annoncé du club de la capitale ».